Philippe Ménégon, 21 ans, est étudiant en filière agricole à l’École Supérieure La Raque, près de Castelnaudary (Aude). Dans le cadre de son BTSA-APV (Agriculture – agronomie, productions végétales) filière semences, il étudie les melons, au cours de trois mois de stage, dont deux dans le Nord-Vienne et Loudun. L’objectif de son stage est de suivre l’évolution du melon à partir du semi jusqu’à la récolte.
« 10 à 15 ans de recherches pour trouver une espèce résistante »
Il devra relever plusieurs critères, déterminer le rendement, la vigueur et la résistance du fruit à la maladie selon le terroir où il pousse. Pour cela, il travaille en collaboration avec plusieurs producteurs qui mettent quelques lignes de terre à sa disposition.
Le jeune homme mesure en laboratoire la teneur en sucre du melon à l’aide d’un réfractomètre ou évalue encore la beauté du fruit. Philippe teste donc les melons aussi bien chez les producteurs des environs de Loudun que de Châtellerault, et de Richelieu (Indre-et-Loire) que de Mirebeau.
Une étude et un suivi qui se font sur plusieurs années, avec des étudiants différents. « Il faut parfois entre 10 et 15 ans de recherches pour trouver une variété résistante aux bactéries. On nous forme à sélectionner et croiser les espèces pour obtenir la bonne. Tout est naturel et obtenu par pollinisation. »
Le mildiou, la fusariose (jaunissement des feuilles) ou la bactériose sont autant de maladies qui sont à éliminer. Philippe participe à des essais pour trouver la variété qui sera la plus résistante aux agressions de la nature. « Selon la zone géographique où le produit est commercialisé, ce ne sera pas forcément la même variété. Il faut aussi s’adapter au terrain de l’agriculteur. » La collecte des données est très importante et minutieuse. Il teste entre 50 et 100 pièces chez chaque producteur.
Des alternatives écologiques
Au-delà du produit en lui-même, les enjeux écologiques et météorologiques intéressent l’étudiant. Il se destine à des études d’ingénieur et souhaite travailler dans le conseil aux agriculteurs. Il planche sur les alternatives écologiques. « C’est l’agriculture de demain, avec la réduction des intrants, de l’eau pour un même rendement et une même qualité. »